Bien-être animal

"Le bien-être animal s’évalue scientifiquement et est une priorité pour les professionnels de la faune sauvage"

Le bien-être des animaux est la priorité des parcs zoologiques Français.

L’AFdPZ a publié en 2020 un nouveau code d’éthique à l’attention de ses membres. Les zoos de l’AFdPZ ont pour obligation d’ « Agir dans l’intérêt de la conservation de la vie sauvage, de la biodiversité et du bien-être animal au travers de sa communication et de ses actions ». Les membres s’engagent à respecter des normes de haut niveau garantissant le bien-être des animaux dont ils ont la responsabilité. Forts de leur expertise, ils doivent être les leaders, des porte-paroles et des conseillers faisant autorité dans le domaine du bien-être animal.

Les membres de l’AFdPZ s’engagent :

1. A traiter les animaux avec respect

2. A faire du bien-être animal, le pilier de leur
activité

3. A considérer le bien-être animal sous un
angle scientifique

4. A acquérir et à partager avec les autres
membres les connaissances et compétences
en matière de soins et de bien-être animal

5. A se conformer aux codes de pratiques et
réglementations nationales et
internationales relatifs aux soins et au bien-
être animal.

Comment définir le bien-être animal ?

L’existence d’états mentaux chez les animaux a été démontrée depuis plusieurs années. Ces états mentaux peuvent être caractérisés par des émotions, des états de conscience et des capacités cognitives (intelligences). Par exemple, la perception de la douleur s’associe à des processus mentaux comme l’émotion et/ou la conscience pour produire un ensemble de processus intégrés : la souffrance.

Dans les années soixante, le Conseil britannique pour le bien-être des animaux de ferme (FAWC pour Farm Animal Welfare Council) avait déjà défini cinq principes. Ici garantir la santé, un logement et une alimentation appropriés ne suffit pas et il doit être tenu compte des émotions et des capacités d’anticipation de chaque animal. La notion de bien être s’est depuis enrichie. Limiter les émotions négatives (douleur, stress, souffrance…) n’est également plus suffisant, tout animal doit pouvoir vivre des émotions positives (satisfaction, plaisir…). Dans cette optique, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) propose une nouvelle définition du bien-être animal : « un état physique et mental de l’animal qui découle de la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes ». Pour souligner que le bien-être d’un animal dépend avant tout de son ressenti, l’ANSES précise que « l’état de bien-être varie en fonction de la perception de la situation par l’animal ».

Liberté d’exprimer les comportements propres à
l’espèce

Absence d’inconfort

Absence de peur et d’anxiété

Absence de faim et de soif

Absence de douleur, de blessure et de maladie

Les paramètres à prendre en compte dans l’évaluation du bien être animal ?

Le bien-être d’un animal est un état qui va varier en fonction de l’état physiologique de l’animal, de ses capacités cognitives et de son comportement. Il faut comprendre ce modèle comme un système dynamique, chacune des composantes pouvant être impactée individuellement faisant évoluer l’état de bien-être d’un animal. Par exemple, un animal peut par exemple montrer une appréhension ponctuelle à l’introduction d’un objet inconnu dans son enclos (son comportement va changer) mais sans que les mesures physiologiques et les indicateurs cognitifs soient nécessairement affectés : il sera dans un état de bien-être satisfaisant.

D’autres paramètres sont à prendre en compte dans l’évaluation de l’état de bien être d’un animal tel que sa personnalité ou tempérament (un animal curieux, extraverti et joueur vivra une situation nouvelle différemment d’un congénère craintif et introverti), son âge, son sexe ou son statut reproducteur (ex. gestation). 

Pour mesurer le bien-être des animaux, les professionnels et les scientifiques disposent de grilles d’évaluation intégrant tous ces paramètres. Utilisées de manière régulière, à des instants donnés, elles permettent de suivre l’évolution des états de bien être de chaque animal sur le court, moyen et long terme.

Les parcs animaliers : des professionnels au service du bien-être animal

Les parcs zoologiques emploient des professionnels et spécialistes du comportement et de la biologie. En première ligne, les soigneurs animaliers répondent aux besoins spécifiques des animaux qui leur sont confiés et alertent dès qu’ils observent le moindre changement survenu tel qu’une diminution de l’appétit, une prostration, une boiterie ou un refus d’interagir avec les congénères. Des biologistes et des vétérinaires complètent ce travail par des suivis sanitaires et en apportant des soins appropriés lorsque cela est nécessaire. Les actions positives de ces professionnels au service des animaux (appelées « bientraitance ») sont les prérequis indispensables au respect du bien-être animal.

Des actions concrètes au service du bien être animal

Les parcs zoologiques mettent en œuvre des programmes d’enrichissements du milieu dans le but d’augmenter chez chaque animal l’émission de comportements considérés comme positifs pour lui (jeu, exploration, affiliation) et diminuer les comportements envisagés comme négatifs (agression, ennui). Un enrichissement doit avoir un but et son introduction se traduit chez l’animal par des changements comportementaux, physiologiques et/ou cognitifs permettant de mesurer et valider son efficacité.
Les possibilités d’enrichissements sont donc nombreuses et variées.  Les stimulations mentales qui donnent à un animal la possibilité de choisir et d’agir sur son environnement, offrent de nouvelles pistes d’enrichissement des conditions de vie des animaux.

Des recherches en ce sens sont réalisées au sein des parcs zoologiques. Les parcs zoologiques ont également développé des méthodes d’apprentissages qui sont autant d’occasions de les faire réfléchir et se dépenser. Basées sur le jeu et l’encouragement, elles permettent de faire activement participer les animaux aux examens médicaux, à leurs soins et à de nombreux autres aspects de leur gestion.

Ces méthodes dites de « training » sont basées sur des mécanismes naturels d’apprentissage regroupés sous le terme scientifique de conditionnement opérant. Le principe de son application dans les parcs zoologiques peut se résumer comme suit : tout comportement directement suivi d’une sensation agréable (renforcement) sera réalisé de plus en plus par un animal. En laissant à l’animal la possibilité de contrôler ses actions et d’agir sur son environnement, les parcs zoologiques répondent aux connaissances scientifiques les plus actuelles en termes de bien-être animal.

Charte mondiale des zoos en faveur du bien-être animal

Références scientifiques

 

Clegg I. & Delfour F. (2018) Can We Assess Marine Mammal Welfare in Captivity and in the Wild? Considering the Example of Bottlenose Dolphins. Aquatic Mammals. 44(2), 181-200

 Rose P. & O’Brien M. (2020) Welfare Assessment for Captive Anseriformes: A Guide for Practitioners and Animal Keepers. Animals. 2020, 10, 1132

 Samantha J. Ward, Sally Sherwen & Fay E. Clark (2018) Advances in Applied Zoo Animal Welfare Science, Journal of Applied Animal Welfare Science, 21:sup1, 23-33

 Yon L, Williams E, Harvey ND, Asher L (2019) Development of a behavioural welfare assessment tool for routine use with captive elephants. PLoS ONE 14(2): e0210783